Contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres disciplines, les connaissances « modernes », en ergonomie de l'activité et en psychologie du travail, sur l'activité, les conditions de travail et leurs relations avec la santé se sont construites en France dans les années 1970, pour une grande part à partir de recherches menées essentiellement dans des secteurs où les femmes étaient majoritaires (ouvrières de la production de masse, puis employées et personnels des hôpitaux). Les résultats ainsi obtenus ont été généralisés sans aucune réflexion particulière et, de fait, « mis au neutre masculin ». Ils font actuellement partie du corps de connaissances constituées, ce que reflètent très clairement les ouvrages spécialisés.
Si les caractéristiques biologiques liées au sexe ainsi que l'impact des conditions de travail (l'engagement du corps dans l'activité de travail est essentielle) étaient par ailleurs bien étudiés et reconnus, en revanche d'autres caractéristiques liées au genre - impensé à cette époque - (inégalités de salaires, difficultés de « concilier » travail et famille, double journée, etc.) étaient considérées comme des injustices sociales regrettables mais qui ne concernaient que marginalement l'ergonomie ou la psychologie du travail, étant plutôt du ressort de la sociologie.

Parcours
Maya Surduts, Un féminisme de luttes

Dossier : Tenir au travail
L'invisible qui fait mal
Le genre des troubles musculo-squelettiques
Le temps des conductrices de bus en France et au Portugal
La précarité des ouvrières du nettoyage en Belgique

Mutations
Jeunes femmes sous influence
« Elle était très extravertie » : harcèlement sexuel et bienséance féminine
Controverse : La virilité mise à mâle
La virilité et ses « crises »
Le masculin pluriel,
Virilités : au-delà du populaire
Fantasmes de meurtre et vie pratique