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La réflexion menée dans ce dossier sur les femmes dans les « professions » des arts et de la culture, s’appuie sur un constat et un paradoxe : les activités artistiques ont longtemps été (et sont encore) considérées comme un domaine « féminin », celui des « arts d’agrément », dont la maîtrise est le signe d’une éducation accomplie chez les « jeunes filles de bonne famille ». Aujourd’hui, les femmes sont toujours majoritaires parmi les pratiquants amateurs. Pourtant, l’accès des femmes à l’exercice professionnel d’une activité artistique, qui sera alors considérée dans certains cas comme un « métier », s’est réalisé difficilement. Parfois, ces femmes, leurs œuvres et leurs pratiques ont été rendues invisibles alors même que leur présence est attestée. Aujourd’hui encore, la place qu’elles occupent au sein des professions artistiques demeure ambiguë, elles sont cantonnées à certains domaines (par exemple, au chant plutôt qu’aux instruments) et à certaines fonctions (enseignement et accompagnement versus création).