Cet essai traite du Maroc et du féminisme d’État comme nouvelle réalité. Ce phénomène suscite un certain nombre d'interrogations sur les relations des pouvoirs publics avec le mouvement féministe, l'impact effectif sur les rapports sociaux hommes-femmes et le sens des nouveaux modes de gouvernances liés à ces politiques. L’État révise les lois, met en place des structures chargées de promouvoir l'égalité et prend des mesures en ce sens. Les discours politiques associent la volonté de modernisation et la démocratisation de la société à l'amélioration du statut des femmes.
Cet essai traite du Maroc et du féminisme d’État comme nouvelle réalité. Ce phénomène suscite un certain nombre d'interrogations sur les relations des pouvoirs publics avec le mouvement féministe, l'impact effectif sur les rapports sociaux hommes-femmes et le sens des nouveaux modes de gouvernances liés à ces politiques. L’État révise les lois, met en place des structures chargées de promouvoir l'égalité et prend des mesures en ce sens. Les discours politiques associent la volonté de modernisation et la démocratisation de la société à l'amélioration du statut des femmes. Ces objectifs marquent une volonté de rompre avec le passé. De ce point de vue, les mécanismes adoptés et les actions positives transversales destinées à réduire les inégalités hommes-femmes représentent une des modalités destinées à faciliter la réforme de l’État lui-même. En agissant ainsi, l’État sert la cause des femmes et l'instrumentalise. Cette utilisation est loin d'être univoque, en ce sens qu'elle sert à l’État en même temps qu'elle véhicule des valeurs positives susceptibles de transformer les relations de genre. Dans ce processus, les relations avec le mouvement social féministe se transforment et les alliances entre l’État et les associations féminines se généralisent. Malgré les aléas, ces dernières renforcent leur position, élargissent leur champ d'influence à différentes catégories de femmes et ouvrent de nouveaux champs de revendications jusque-là inexplorés.