Alors que se multiplient les situations de cyberharcèlement, il est essentiel d’en souligner la dimension sexiste et lgbtphobe, clé de compréhension du phénomène. Les tragédies que représentent les morts récentes de Lindsay et de Lucas nous rappellent l’urgence à stopper méthodiquement ces cyberviolences. Pour cela, plusieurs mesures doivent être déployées par les pouvoirs publics : 1) mieux identifier et soutenir les jeunes victimes en refusant la banalisation des violences qu’ils et elles subissent 2) contraindre les plateformes à respecter leurs responsabilités et coopérer avec la justice 3) aider les établissements scolaires et les collectivités à déconstruire auprès des plus jeunes les stéréotypes de genre à l’origine de ces violences 4) renforcer la formation des forces de sécurité sur les cyberviolences en général. Si le monde numérique est le miroir déformant d’une réalité systémique violente, son redoutable reflet doit plus que jamais nous inciter à agir.