Il y a quelques jours, l’Institut des politiques publiques publiait une étude aux chiffres particulièrement édifiants : 72% des affaires de violences conjugales, 86% des affaires de violences sexuelles et 94% des affaires de viol sont classées sans suite en France aujourd’hui… Près de sept ans après le début de la déflagration #MeToo et ses vagues de dénonciations salutaires, comment interpréter ce traitement judiciaire qui considère majoritairement ces infractions comme « insuffisamment caractérisées » ? 1- À la différence d’autres crimes, les auteurs de violences sexuelles font partie de la sphère intime, dans la plupart des cas. 2- La notion si essentielle de consentement est proprement absente du Code pénal français, parce que l’équation entre le consentement et la légalité d’une action n’est toujours pas résolue. Alors, malgré une légère amélioration du traitement des affaires de violences conjugales, la justice peine encore à mesurer l’ampleur et la complexité des violences sexuelles. À l’instar des formations des forces de sécurité pour améliorer l’accueil des femmes victimes, il faut impérativement donner des moyens à la justice pour que la chaîne pénale de notre pays soit digne de ce nom. La prise de conscience sociétale que nous vivons doit enfin atteindre les institutions en profondeur : ne décourageons pas les victimes à faire valoir leurs droits, aidons-les à libérer la parole !